Selon Cointelegraph, l'équipe juridique de Samourai Wallet a accusé les procureurs fédéraux d'avoir dissimulé des conseils cruciaux au Réseau de lutte contre la criminalité financière (FinCEN) du Département du Trésor américain concernant la nécessité d'une licence pour leur service de mixage de cryptomonnaies. Dans une lettre datée du 5 mai adressée à un tribunal fédéral de Manhattan, les avocats représentant les cofondateurs de Samourai, Keonne Rodriguez et William Hill, ont révélé que le FinCEN avait informé les procureurs six mois avant de les inculper que l'application Samourai Wallet ne constituait pas une « entreprise de services monétaires » nécessitant une licence FinCEN. Malgré ces conseils, les procureurs ont poursuivi Rodriguez et Hill pour exploitation d'une entreprise de transfert de fonds sans licence et complot en vue de blanchiment d'argent en février 2024, et les ont arrêtés en avril de la même année.
La lettre allègue également que les procureurs n'ont pas divulgué leurs discussions avec le FinCEN dans les délais impartis, dissimulant l'information pendant plus d'un an avant de la révéler le 1er avril 2025. Le service de mixage Samourai, qui combine les cryptomonnaies de plusieurs utilisateurs pour en masquer l'origine, est accusé par le gouvernement d'avoir facilité plus de 2 milliards de dollars de transactions illégales et permis plus de 100 millions de dollars de blanchiment d'argent lié aux marchés noirs et aux escrocs en ligne. Rodriguez et Hill ont tous deux plaidé non coupables des accusations.
Dans leur correspondance, les avocats de Samourai ont évoqué un appel avec Kevin O’Connor, chef de la section Actifs virtuels et technologies émergentes du FinCEN, et Lorena Valente, de la division Politique. Un courriel du procureur Andrew Chan résumant cet appel indiquait que le FinCEN suggérait que Samourai n’agissait pas comme une entreprise de services monétaires, car elle ne détenait pas de cryptomonnaies en détenant des clés privées. Le courriel précisait également que le FinCEN n’était pas parvenu à une conclusion définitive sur le statut de Samourai, ce qui suggère que l’argument selon lequel la plateforme contrôlait fonctionnellement les cryptomonnaies pourrait être difficile à faire valoir pour les procureurs.
L'équipe juridique de Samourai a sollicité une audience afin d'examiner les circonstances entourant la divulgation tardive et de trouver les solutions appropriées. Elle a indiqué son intention de renouveler sa requête en rejet des accusations, arguant que Rodriguez et Hill n'avaient pas été dûment informés et estimaient leurs actions légales. Les deux parties ont sollicité un délai supplémentaire auprès du tribunal pour envisager un rejet de l'affaire, suite au récent recul du ministère de la Justice en matière de cryptomonnaies. Les avocats de Rodriguez et Hill soutiennent que si le gouvernement maintient l'affaire malgré la directive du ministère de la Justice, ils plaideront en faveur du rejet de l'affaire sur la base des indications du FinCEN selon lesquelles Samourai n'était pas un émetteur de fonds nécessitant une licence.